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Martinique : La Montagne Pelée


La montagne Pelée (1 397 m) constitue toute la partie nord (120 km2) de l'île de la Martinique, dans l'archipel des Petites Antilles. Ses pentes, entaillées de profondes ravines, sont recouvertes par des champs de canne à sucre avec de rares habitations.
C'est un volcan de type andésitique acide de forme conique presque parfaite dont les premières manifestations se seraient produites il y a environ 400 000 ans.
Depuis la colonisation de l'île, en 1635, quatre éruptions volcaniques se sont produites (1792, 1851, 1902 à 1905, 1929 à 1932). Toutefois l'étude géologique du volcan montre que la montagne Pelée est active depuis 35 000 ans. Le sommet est formé de petites caldeiras emboîtées, dont la dernière, l'Étang Sec, est comblée par deux dômes volcaniques qui se sont mis en place à la suite des éruptions de 1902 et de 1929.
L'éruption la plus dévastatrice fut celle qui se produisit en 1902. L'activité du volcan avait commencé dès le mois de février, avec fumerolles, éruptions phréatiques, pluies de poussières et émissions de vapeur d'eau. Le 2 mai, l'éruption devient magmatique, avec une importante émission de cendres. Enfin, le 8 mai 1902, à 8 h 2, une effroyable nuée ardente déferle sur les pentes de la montagne Pelée et détruit en quelques secondes la ville de Saint-Pierre, la «Reine des Antilles», qui se trouvait à ses pieds au bord de la mer des Caraïbes. Plus de 28 000 personnes meurent d'asphyxie et de brûlures. Il n'y eut qu'un seul survivant certain, Louis-Auguste Ciparis, dit Sanson, condamné à huit jours de cachot à la suite d'une rixe avec la police. La petite ouverture de l'édicule dans lequel il fut enfermé n'était pas tournée vers le volcan. Ce n'est que le 11 mai qu'il fut retrouvé après que ses plaintes, au milieu d'une ville carbonisée, eurent attiré l'attention des sauveteurs qui fouillaient les décombres. Il fut gracié du reste de sa peine et se produisit au cirque Barnum en racontant son aventure. On cite parfois aussi le cas d'un autre survivant, Léon Compère, cordonnier au morne Abel, mais dont le récit n'est pas aussi convaincant.
Cette éruption permit de décrire des phénomènes volcaniques qui, à l'époque, étaient inconnus. C'est ainsi qu'apparut une science nouvelle, la volcanologie.
Dans l'éruption de la montagne Pelée de 1902, c'est le déferlement brutal d'une nuée ardente (à une température d'environ 300 à 400 °C) qui fut responsable de l'hécatombe. La phase gazeuse de cette nuée ardente a permis à celle-ci de se déplacer très rapidement : plusieurs centaines de kilomètres par heure. Jusqu'en octobre 1903, d'autres nuées ardentes se produisirent (de plus en plus faibles et de plus en plus espacées dans le temps). Un dôme de lave se mit en place le 6 mai 1902. Quelques mois plus tard, une aiguille de lave sortit de ce dôme, pour atteindre jusqu'à 350 m de haut. C'est depuis lors (1906) que l'on qualifie de « péléen » ce type d'éruption, caractérisé par des laves visqueuses se solidifiant rapidement en aiguille ou en cône et par des explosions violentes suivies de nuées ardentes. L'éruption qui se produisit de 1929 à 1932 présenta les mêmes caractéristiques que celle de 1902, mais, d'ampleur plus faible, elle ne fit aucune victime.
Un observatoire volcanologique dépendant de l'Institut de physique du globe surveille depuis les années 1930 ce volcan, qui est pour l'instant en sommeil.